Hors-la-loi

© StudioCanal

Nous ne sommes pas face à un grand film, je reviendrais par la suite sur ses défauts, mais nous sommes face à un film important. Il est important parce qu'il parle d’une période de l’histoire en grande partie éludée par le cinéma.

Au-delà des polémiques, vaines à n’en point douter, se déploie sous nos yeux une destinée familiale croisant celle de deux nations : la France et l’Algérie.

C’est l’histoire de trois frères impliqués chacun à sa manière dans la lutte pour l’Indépendance de l’Algérie. L’un joué par Roschdy Zeminterpréte le rôle du père manquant, l’autre joué par Sami Bouajilaest l’intellectuel et enfin le dernier joué par Jamel Debbouzeest l’atypique, celui qui a pris un chemin différent.

Roschdy Zem et Sami Bouajila sont tout les deux au top mais il faut bien avouer que Jamel Debbouze n’est pas de leur trempe (en particulier sur le registre émotif qu’il peine à interpréter).

De multiples références visuelles rappellent à notre esprit le Western ou les films de gangsters comme Le Parrain. Mais la mise en scène de Rachid Boucharebn’étant pas aussi ciselée que celle de ses idoles, les références paraissent grossières (un homme entrain de manger des spaghettis bolognaises se fait étrangler avec une corde). Malgré cela d’autres références peuvent parfois être plus subtiles et plus fortes, à voir le rendez-vous entre le protagoniste principal joué par Sami Bouajila et son antagonisme joué par Bernard Blancan. C’est un affrontement fort, car plein de respect et de dignité (Il y a du Heatlà-dedans).

En somme un film nécessaire et original dans le paysage français, un film ambitieux mais pas totalement abouti, un film à voir avant tout et malgré tout.

Joakim Iboudghacene

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